Documentaires

Lettre à G. de Charline Guillaume, Pierre-Jean Perrin, Victor et Julien Tortora

Film consacré à André Gorz, l’un des intellectuels les plus stimulants du XXIe siècle. Disciple de Sartre, très influencé par Ivan Illich, il fut tout à la fois philosophe, journaliste engagé, critique économique, penseur de l’autonomie et pionnier de l’écologie politique en France.

Manon, 26 ans, rejoint sa maison familiale à Vosnon, dans la campagne auboise, pour prendre ses distances avec Paris où elle a fait ses études. Diplômée et sans emploi pérenne, le sort de la précarité l’étouffe.
Elle se promène dans le village de son enfance lorsqu’elle croise un camion de télévision allemande devant une maison voisine. Elle apprend par hasard qu’un penseur majeur de l’écologie politique y a vécu vingt ans et passé ses derniers moments : André Gorz.
Manon se décide à enquêter sur ce mystérieux philosophe dont personne ne lui a jamais parlé. Elle lit ses livres, s’intéresse à sa vie, et s’en trouve bouleversée dans ses choix de vie quotidiens.
Sous la forme d’une lettre imaginaire, un dialogue se noue entre Manon et André Gorz autour de la décroissance, du travail, du revenu universel et de l’autonomie. Manon découvre ce penseur et déchiffre la société dans laquelle elle évolue.

L’un des auteurs, Pierre-Jean Perrin est membre d’Ecol’Aube Festival. Plus d’informations sur ce film sur andregorz.fr

Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent

Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…

La stratégie du choc de Naomie Klein

Après le choc, nous redevenons des enfants, enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. Milton Friedman, Prix Nobel d’économie en 1976, soutenant l’ultralibéralisme, conseillait aux hommes politiques d’imposer immédiatement après une crise les réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de stratégie du choc. Elle décrit le processus dans un livre adapté en film.

Le film est disponible gratuitement sur Imago.

Terra de Yann Arthus-Bertrand

En seulement 500 générations, les humains sont passés d’espèce survivante à celui de dominants. Par quel processus l’humanité a-t-elle pris le pouvoir ? Que veut dire civilisation ? Quel regard porte-t-on sur la vie ? Combien de temps ce modèle sera durable ? Les animaux sauvages sont devenus les pires réfugiés de la Terre. Les animaux domestiques ne sont qu’en sursis. Au prix de quel sacrifice se construit l’homme? Et si la condition humaine n’était pas distincte de la vie animale ?

Disponible gratuitement sur Imago.

Qu’est-ce qu’on attend ? de Marie-Monique Robin

Qui croirait que la championne internationale des villes en transition est une petite commune française ? C’est pourtant Rob Hopkins, fondateur du mouvement des villes en transition, qui le dit. Qu’est ce qu’on attend ? raconte comment une petite ville d’Alsace de 2 200 habitants s’est lancée dans la démarche de transition vers l’après-pétrole en décidant de réduire son empreinte écologique.

Documentaire diffusé lors du cinquième Ecol’Aube Festival, en 2016 à Saint-Julien-les-Villas

Le temps des grâces de Dominique Marchais

Le temps des grâces de Dominique Marchais

Une enquête documentaire sur le monde agricole français aujourd’hui à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, agronomes, écrivains… Un monde qui parvient à résister aux bouleversements qui le frappent – économiques, scientifiques, sociaux – et qui, bon gré mal gré, continue d’entretenir les liens entre générations. Un monde au centre d’interrogations majeures sur l’avenir.

Les glaneurs et la glaneuse d'Agnès Varda

Les Glaneurs et la glaneuse d’Agnès Varda

Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et glaneuses, récupereurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessite, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant. On est loin des glaneuses d’autrefois qui ramassaient les épis de blé après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maître et pendule sans aiguilles, c’est la glanure de notre temps. Mais Agnès est aussi la glaneuse du titre et son documentaire est subjectif.

Profils paysans de Raymond Depardon

Profils paysans de Raymond Depardon

Le cinéaste-photographe Raymond Depardon propose ici un voyage dans le monde rural en trois films réalisés sur plusieurs années. Il dresse pour la postérité un portrait plein de tendresse des paysans, une catégorie socio-professionnelle trop souvent oubliée, que seules des catastrophes climatiques ou des épizooties mettent sous les feux de l’actualité.

Merci Patron de François Ruffin

Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a été délocalisée en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, risquant désormais de perdre sa maison. C’est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne soeur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira porter le cas Klur à l’assemblée générale de LVMH, bien décidé à toucher le coeur de son PDG, Bernard Arnault. Mais ces David frondeurs pourront-ils l’emporter contre un Goliath milliardaire ? Du suspense, de l’émotion, et de la franche rigolade. Nos pieds nickelés picards réussiront-ils à duper le premier groupe de luxe au monde, et l’homme le plus riche de France ?

Livres

La stratégie du choc de Naomie Klein

Après le choc, nous redevenons des enfants, enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. Milton Friedman, Prix Nobel d’économie en 1976, soutenant l’ultralibéralisme, conseillait aux hommes politiques d’imposer immédiatement après une crise les réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de stratégie du choc. Elle décrit le processus dans un livre adapté en film.

Le film est disponible gratuitement sur Imago.

Comment les riches détruisent la planète ? d’Hervé Kempf

Pour la première fois dans notre histoire, le dynamisme de l’espèce humaine se heurte aux limites de la biosphère. Nous devons relever le défi, magnifique mais redoutable, d’orienter différemment l’énergie humaine.

Or une classe dirigeante cupide fait obstacle à ce changement de cap. Elle n’est animée d’aucun idéal, ne délivre aucune parole mobilisatrice et prétend que la seule voie possible est celle qui accroît toujours plus la richesse.

Cette représentation du monde est aveugle. Elle sous-estime la gravité de l’empoisonnement de la biosphère et consent à dilapider les chances de survie des générations futures. Pour l’auteur de ces pages incisives, on ne résoudra pas la crise écologique sans s’attaquer à la crise sociale. Elles sont intimement liées. Ce sont aujourd’hui les riches qui menacent la planète.

La Recomposition des mondes d’Alessandro Pignocchi

Que se trame-t-il exactement sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes ?

Notre anthropologue dessinateur mène l’enquête : s’agit-il d’un kyste peuplé de hippies violents ? Trop drogués pour comprendre qu’il faut partir puisque le projet d’aéroport est abandonné ? Ou de l’avant-poste, en Occident, d’un nouveau rapport au monde, affranchi de la distinction entre Nature et Culture ?

Ancien chercheur en sciences cognitives et philosophie, Alessandro Pignocchi s’est lancé dans la bande dessinée avec son blog, Puntish et est désormais l’auteur de trois bandes dessinées que l’on vous conseille. Elles sont fraiches, amusantes et elles renversent les perspectives.

Écologie et politique d’André Gorz/Michel Bosquet

Des choix de société n’ont cessé de nous être imposés sous couvert de choix techniques. S’il se sert des mêmes outils, le socialisme ne vaudra pas mieux que le capitalisme; s’il perfectionne les pouvoirs de l’État sans favoriser en même temps l’autonomie des communautés et des personnes, il risque de basculer à son tour dans le technofascisme. L’expansion de cette autonomie est au centre de l’exigence écologiste. Elle suppose une subversion du rapport des individus à leurs outils, à leur consommation, à leur corps, à la nature.

Ce livre est impressionnant ! Écrit en 1975, il reste tout à fait pertinent aujourd’hui !

Écologica d’André Gorz

Que nous sommes dominés dans notre travail, c’est une évidence depuis cent soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l’image que nous avons de nous-mêmes. C’est par lui, par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre. Mon point de départ a été un article paru dans un hebdomadaire américain vers 1954. Il expliquait que la valorisation des capacités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50 % au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapables de définir de quoi seraient faits leurs 50 % de consommation supplémentaire.
En partant de la critique du capitalisme, on arrive donc immanquablement à l’écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu’il y a une morale de l’écologie, mais plutôt que l’exigence éthique d’émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique du capitalisme, de laquelle l’écologie politique est une dimension essentielle.

L’entraide de Gauthier Chapelle et Pablo Servigne

Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.

Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…

Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre ten­dance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internatio­nale pour ralentir le réchauffement climatique ?

À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthro­pologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un im­mense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».

Bure, la bataille du nucléaire

Un sarcophage gigantesque censé tenir des dizaines de milliers d’années! C’est au nom de ce projet fou, qui serait le plus grand chantier d’Europe, que Bure, entre Meuse et Haute-Marne, se transforme en zone grillagée et quadrillée de gendarmes. Pour l’industrie nucléaire, ce territoire relégué serait l’exutoire ultime des déchets radioactifs qui s’accumulent et dont elle ne sait que faire.
Gaspard d’Allens, l’un des auteurs devait venir présenter son livre-enquête Bure, la bataille du nucléaire lors du dernier festival Ecol’Aube. Il s’est désisté quelques jours avant, n’étant plus à l’aise pour parler de la situation et préférait rester vigilant lors de ses prises de paroles publiques. Quelques jours plus tard, Gaspard d’Allens a été jugé sans être présent, sans avocat et sans même avoir été prévenu par le tribunal de Bar-le-Duc.

Notre-Dame-des-Landes d’Hervé Kempf

Autour d’un projet d’aéroport au nord de Nantes se joue la plus grande bataille écologique française des années 2010. Par quelle alchimie une lutte ancienne dans le bocage breton est-elle devenue l’emblème d’une contestation globale du « développement économique » et le théâtre d’une nouvelle façon de vivre et de faire la politique ? C’est ce qu’explique ce récit captivant, nourri de reportages et d’une profonde empathie avec les acteurs de cette aventure passionnante.

Ce livre propose aussi le dossier précis de l’histoire du projet, montrant que le soulèvement de Notre-Dame-des-Landes esquisse les contours d’une politique revenue à la démocratie, qui replace au premier plan la question agricole, la lutte contre l’effet de serre et une vision libertaire de la vie commune.

Nous aurions dû rester des singes de Gaël Derive

Gaël Derive, 40 ans, docteur ès sciences, est aujourd’hui l’un des experts les plus actifs et les plus engagés sur les questions de dérèglement climatique, auteur de deux documentaires dont « Une planète et une civilisation (2012) » projeté par Ecol’Aube festival le 3 octobre 2014. Une planète et une civilisation (2012). L’auteur a osé sortir des rapports scientifiques pour aller éprouver les effets déjà bien réels du dérèglement climatique. De ces rencontres à travers toute la planète, le scientifique revient bouleversé, avec cette certitude : si l’on veut éviter à l’humanité de demain la précarité alimentaire, l’absence d’eau potable, l’errance climatique et l’extension des violences, il faut se saisir de cette crise comme d’une chance pour construire des modèles économiques et sociaux qui nous permettront de « prospérer sans croissance ». Faute de quoi, peut-être eût-il mieux valu rester des singes…

Profession : Animal de laboratoire d’Audrey Jougla

La journaliste et philosophe raconte son enquête dans des laboratoires français publics et privés, pour un documentaire caméra cachée sur les tests menés sur les animaux et la prise en compte de la souffrance animale.